Bonjour et meilleurs voeux à toutes et tous.

L’an 2022 a été marqué par ma première fois en guidage brochet en Irlande chez l’ami Geoff, gérant du camp Pike Story – Pêche sportive en Irlande

https://pikestory.com/

1 – L’arrivée chez Pike Story: 🇮🇪 Drapeau : Irlande Emoji

Comme je le disais, se fut une première pour ma part de fouler les terres et eaux irlandaises, mise à part un premier voyage lorsque j’étais gamin avec mes parents. Un voyage en convoi avec Geoff nous attend depuis la Haute-Marne jusqu’à Cherbourg où l’on se suivra 4×4 et bateaux tel un train !

16h de ferry plus tard et une bonne nuit réparatrice, nous voici arrivés au pays vert ! L’Irlande et ses eaux brunes nous tendent les bras. Installé à seulement 1h30 de route de Dublin sur un axe direct, le camp de Pike Story est situé sur les bords du très grand lac Lough Ree.

10500 ha à dompter, proche de la ville d’Athlone, où une vie animée et bon enfant y règne. Traversée par le Shannon, cette ville possède des pubs musicaux historiques et une architecture digne d’une bande dessinée. Des remparts médiévaux, des église du XVIII, des couleurs modernes et des vestiges vikings, tout s’y mêle parfaitement !

Vous êtes ici !

Arrivés au camp après les 3 derniers kilomètres surprenants, dans une route bordée de haie et restreinte où il est impossible de croiser un autre véhicule (les irlandais passent comme si de rien n’était en vous saluant franchement, ça fait plaisir cette courtoisie) , je suis agréablement surpris par l’infrastructure proposée. Des chalets bois magnifiques avec terrasse bois, des jardins à l’anglaise, une cour gravillonnée et une marina privative où l’on y installera nos bateaux tout le long du séjour.

Pour ce qui est des chalets, c’est confort et bien équipé. Le charme du chalet bois, table bois et poêle est agréable. Nous sommes dans une vraie ambiance lodge pêche et je sens que la cohabitation avec Geoff sera au top !

Vous profiterez d’un chalet tout équipé de 4/6 personnes avec votre groupe ou un autre à la demande

On prend nos marque dans le camp, on rencontre notre hôte irlandais et nous commençons la prospection et l’explication du Lough Ree dès la première heure. Il y a du pain sur la planche pour comprendre et couvrir autant de surface d’eau. Ici, vivent en masse les truites farios, souvent très prisées par les pêcheurs locaux à la mouche ou à la traine. Des truites dépassant aisément les 50cm sont prises chaque jour et elles peuvent avoisiner le mètre ! Imaginez donc qu’il doit vivre de très grands brochets, prédateurs de ces belles pointées.

2 – Le pré-fishing vitesse grand V:

Geoffrey me met en garde sur la navigation souvent houleuse ici (grosses vagues, vent, roches, distances). Et m’explique qu’en cas de mauvais temps, seul le Shannon en aval sera notre repli. Il faudra tout de même naviguer dans le lac durant 15min pour le rejoindre. D’ailleurs, le Shannon sera un excellent repli durant notre séjour et souvent une belle réussite en terme de pêche.

Premier départ sur l’eau avec Geoff, on se croirait en mer

Nous sommes en tout début mai, Geoff commence à me montrer les différentes baies géantes, les zones de shallow et les fosses du lac en me disant qu’à cette période les poissons devraient déjà y être présents en nombre. Mais à première vue, il a fait plus froid que prévu, l’eau est encore à 13°C et les herbiers sont très peu développés voire inexistants dans certaines zones. On navigue, on cartographie, on pêche… Peu de touches à déclarer sur les shallows malgré quelques jolis poissons.

On commence les hostilités sur des postes bien connus du chef !

Mais Geoff sait que j’aime bien creuser la pêche alors direction les fosses pour voir… Il m’a aussi un peu choisi pour ça ! Pêcher autrement. Là, on enregistre quelques petites prises et ça va me mettre la puce à l’oreille en voyant que les blancs y sont groupés.

Geoff me laisse tenter ma chance en zone profonde et ça paie également.

Le vent est installé, bien installé même et ne nous lâchera pas durant 1 mois 1/2. Il est froid et très soutenu, ce qui va compliqué la pêche et les déplacements. D’ailleurs le premier groupe de pêcheurs initialement prévu dans 5/6 jours arrivera plus tôt car ils doivent annuler leur sortie guidée en mer à cause de tempête… Ils arrivent plus tôt, prêts à en découdre avec les brochets du Lough Ree!

3 – L’entrée en matière, du vent, des vagues et des poissons:

On annonce d’entrée que le pré-fishing rapide n’a pas été à la hauteur de nos attentes et que les vents annoncés vont nous rendre la tâche compliquée sur le lac. Tant pis, tout le monde est motivé, satisfait du cadre et de l’hébergement et l’ambiance est au beau fixe !

C’est pas l’Homme qui prend la mer… c’est la mer qui prend l’Homme!  TADATAAADDAAA

Un petit déjeuner complet, les vestes de pluie bien remontées sur le nez, nous sommes partis ! Première journée à pêcher gros au shad et à la souris, on oublie les jerk initialement prévus par les pêcheurs car il sera impossible de les maitriser dans la vague.

On tentera tout de même de rester sur le Lough Ree toute la journée, mais il faudra s’abriter dans les baies. Les fosses sont inatteignables en navigation et on ne peut pas ancrer dans les vagues pour faire pêcher les clients convenablement. Tant pis, on trouvera quelques jolis poissons esseulés !

Une bonne équipe d’amis et des grands poissons pour bien débuter le séjour

Le séjour de notre premier groupe se soldera par un repli rapide sur le Shannon, en rivière de grand gabarit donc car les conditions ne permettent guère de pêcher autrement. Nous profiterons d’une pêche ludique, en power fishing sur des bordures somptueuses sentant à plein nez le brochet! Et ça n’attendra pas longtemps pour confirmer que l’endroit regorge de poissons! Le vent ne nous lâche absolument pas et ne facilite jamais le placement du bateau mais ça n’a pas l’air de poser problème à l’équipage !

Malgré les conditions dantesques, personne ne baisse les bras !

Une première semaine où la pêche chez Pike Story n’aura pas été celle espérée puisque le lac nous a tendu le piège des grosses vagues mais le Shannon quant à lui nous a ouvert à une pêche agréable avec des touches et des jolis poissons tout de même. C’est d’ailleurs au cours d’une de ces journées où l’équipage perdra un géant estimé à plus de 110cm. Dommage ! Une dernière journée pour la route, un dernier casse-croûte au pied des magnifiques ruines vikings et nous voilà partis pour les semaines à venir !

Dans un cadre verdoyant et après une bonne collation on se repose les bras avant de retourner lancer des quilles !

4 – Pêche de fosses et gros poissons !

Le vent a l’air de se «  » » »calmer » » » » , les prochains pêcheurs arrivent à bon port et on reprend une semaine de guidage sur les chapeaux de roue en annonçant que la pêche sur le Lough Ree reste encore incertaine quant aux résultats car les conditions de vagues et de températures d’eau ne sont pas encore optimales.

Tant pis, le premier jour annoncé est plus clément alors nous fonçons tête baissée sur nos fosses aux lions où j’ai le grand espoir de belles prises. En arrivant sur le lieu du crime, BINGO ! Les bancs de poissons n’ont pas bougé. Je décide de pêcher ancrer et de me déplacer que très peu suivant le vent. On alloue 1h de pêche par ancrage et on se déplacera si le banc nous échappe et si il est poussé par les carnassiers ou le courant contre l’un des bords de la fosse.

On aura trouver le frigo et les mangeurs de poissons autour !

On décide de pêcher gros ! Les Miuras Mouse seront nos meilleures alliées pour pêcher dans la couche d’eau suspendus. On lance loin, on plombe peu et on pêche lentement ! Le résultat est sans équivoque.. ça croque !!! Et les poissons ont une force surnaturelle, ils cintrent les cannes BFT Lizzard « Montjarret » jusqu’au talon sans soucis, ils prennent de la tresse au moulin et nous font vivre des moments intenses. Certains vomissent même des truites à la mise à l’épuisette… c’est la guerre en dessous !

Mélanie a pu goûter à la puissance des brochets irlandais, un choc!

Tous les poissons touchés sont compris entre 90cm  et 107cm… mais surtout ils sont énormes ! Ils tournent dans les fosses pour se gaver de truites en suspension et de baitfish encore agglutinés ici en attendant la pousse des herbiers et le réchauffement de l’eau. Les premiers métrés ne tarderont pas à venir nous rendre visite. Il faut rester attentif pour pêcher à la bonne vitesse entre 5 et 8m dans les 9/13m dont nous disposons sous le bateau. Les touches sont parfois timides du bec, parfois d’une violence inouie. Quand c’est l’heure, c’est l’heure ! Quand ce n’est plus l’heure…. bhaaaaa c’est l’Irlande, tout le monde se stoppe net!

On évoquait les poissons métrés 5min auparavant, Franck n’aura fait que de battre ses records chaque jour!

Les coloris rouge, sombres et noirs nous rapportent pas mal de poissons quand la luminosité est basse. L’eau tourbe m’a fait changer mes habitudes mais on prend relativement vite le pli ! Il faudra jouer du grammage pour trouver la bonne profondeur et profiter pleinement de 3 jours de pêche agréable, où le vent nous aura laissé un court répit afin de pêcher convenablement ancrer dans les poissons. Se fut un régal !

Un des « must have » dans la boîte du pêcheur irlandais, la Miuras Mouse à l’honneur

Les 3 jours suivant, le vent monte en flèche et nous rabattra sur le Shannon. Tant mieux, tout le monde s’est gavé sur le lac et l’activité est moins bonne désormais. Profitons-en pour voir autre chose et faire de la touche en nombre ! Là, tout y passera mais les swimbait souples et durs sortiront clairement du lot, car Sir Esox a décidé de bouloter de la truite fario à gogo ! Ces dernières étant sur les éclosions de mouche de mai dans les zones rocheuses de la rivière, elles gardent le nez en l’air et ne se tiennent pas trop au courant de leur arrière garde où les brochet s’amassent pour passer à l’assaut !

En rivère, quand les poissons passent sur « ON » , c’est la fête du slip!

Franchement, l’Irlande c’est quelque chose pour les coups de feu… j’étais prévenu, mais là… Sur la rivière après 1h à 2h sans vraiment toucher des poissons régulièrement, nous voilà pris dans des frénésies alimentaires où il sera possible de prendre plus de 20 poissons sur le même caillou et même, 3 fois de suite le même poisson sur 3 leurres différents en 30 min d’intervalle !

La taille moyenne des poissons est plus faible que sur le grand Lough Ree mais peu importe, on se fait réellement plaisir. Et, l’on sait pertinemment que l’on n’est pas à l’abri de quelques grosses surprises.

Des morphologies de compétition!

D’ailleurs on décide de s’attarder plusieurs fois sur un spot précis d’un gros vannage à l’entrée (ou à la sortie d’ailleurs), de l’écluse du Shannon. Un spot accessible uniquement en bateau et qui, apparemment est souvent délaissé des locaux qui préfèrent partir moteur tournant sur la rivière. Soit… on ponce dedans et on aura bien fait ! Même le devant de l’écluse elle-même nous aura permis de prendre des gros poissons!

Ah le fameux brochet de l’écluse… 105cm après un « Attends ne lance pas Franck, on passe l’écluse, le mec nous fait signe ! … Quoi ?!! Epuisette ..??! »

5 – La suite : alternance fosse / shallow

La suite des séjours, aura été un éternel retournement de situation, où tantôt les poissons mordaient dans les fosses, tantôt sur les shallow. La température n’augmentant pas vraiment pendant toute notre période de guidage entre mai et juin, nous nous retrouvons avec des poissons blancs bloqués. Mais cela n’aura pas empêcher d’alterner les pêches sur nos 2 bateaux. Geoff préférant se diriger vers les plateaux et moi, restant ancrer dans les fosses.

On dépasse la barre des 105cm ce coup-ci après un midi de fou où les gros s’enchaineront. A midi ça croque alors remballe ton sandwich !

Les 2 choix apporteront leurs lots de belles surprises et de grosses journées! Il faudra toujours jouer avec les vents forts qui nous compliqueront chaque jour la navigation et le placement. Heureusement la rivière nous donnera toujours de bonnes journées en nombre de poissons touchés.

Même si les fosses ne répondent pas tout le temps, la remise en question des techniques devient primordiales. Tantôt situés dans 10/12m où il faudra pêcher à gratter le fond comme en hiver, ou parfois dans 8/10m où il faudra pêcher suspendu à la souris, nous arriverons à chaque fois à nous en sortir avec de superbes poissons dépassant le mètre.

Douuuuuuucement, pause au fond…. et toc ! Petite frappe pour grand brochet.

On arrive en fin mai, les truites se sont calmées car les mouches de mai se sont envolées. On repense nos approches et nos types de leurres pour la rivière en forçant au shad et l’on retrouve des sensations fortes!

6 – Et le pub irlandais dans tout ça ?

Alors si il y a bien quelque chose que l’on ne peut louper en venant ici, c’est bien les pubs irlandais, les irlandais eux-mêmes, leur GUINNESS, leur whisky et la musique ! Franchement, quel plaisir que de trouver un pays encore traditionnel où toutes les générations se retrouvent le soir pour échanger autour d’un verre dans le respect de chacun au pub. On se sent accueilli partout à bras ouverts, les locaux vous demandent à chaque fois si vous allez bien, si la pêche a été bonne et si vous aimez l’Irlande !

Une bonne ambiance dans le camp et en dehors, c’est important !

Les pubs sont toujours animés, en musique et la restauration y est excellente dans le coin !! La souris d’agneau est à tomber par terre, le fish&chips toujours frais et copieux, rien à redire !

Soit vous restez au camp, à partager l’apéro entre groupes de pêcheurs le soir, soit vous vous rendez au pub en voiture à 15min… De toute manière, une fois dans la semaine, on se donne tous rendez-vous à Glasson au GROGAN PUB entre pêcheurs et guides afin de débriefer de la semaine et fêter les poissons!

7 – Mois de Juin et fin de séjour.

Voici déjà le mois de juin et les températures, contrairement à la France, ne sont absolument pas montées… voire au contraire, elles diminuent. Les poissons ont commencé à quitter les fosses et joignent les plateaux où les herbiers commencent seulement à sortir. On ressort les leurres pas trop plombés et volumineux afin de se tourner sur des pêches lentes au dessus ou dans les herbes.

On commence à apercevoir des bancs de gardons qui se forment et quelques fraies de brèmes timides par ci par là. Il y aura des journées à peu de touches, mais des poissons à chaque fois bien maillés !!

Tu prévois le short et les T-shirt pour Juin… et tu prends des métrés en cagoule !

Dès que le vent est présent, les touches s’enchainent. Et la seule fois que ce maudit vent cesse de souffler complètement, il nous bloquera la pêche mais nous permettra de profiter d’un cadre exceptionnel du lac.

Le Shannon, quant à lui continue de nous régaler… et même mieux, il nous donnera des coups de feu de folie où les gros poissons au dessus de 90cm s’enchaineront en moins d’une heure. Incroyable!

Big fish pour Antoine dans 1m d’eau avec un combat d’anthologie où rien n’était gagné !

Des actions de l’espace dans 1m d’eau au dessus des longs potamos, où les grands brochets viendront littéralement smasher les leurres en surface. Frissons garantis ! Avec des combats à faire palir des crossfiteurs.

8 – Le bilan irlandais:

Pour ma part, cette première expérience de guidage en Irlande fut riche d’apprentissage. La navigation en très grand lac, les vagues, le vent et l’alternance de la pêche en rivière / lac m’a donné mal au dos et aux méninges !

Quand tu n’as pas le choix de pêcher à genoux pour ne pas te faire faucher par le vent!

On a pu profiter d’un cadre exceptionnel au camp, d’un vrai lac à gros poissons parfois capricieux mais qui saura récompenser n’importe quel pêcheur traqueur de spécimens! Les poissons sont hallucinants de force, de taille et de poids. On y pratique une vraie pêche Big Bait où il faut savoir respecter les choix des guides pour la sécurité ou le résultat.

L’accueil de Geoffrey est vraiment professionnel et son lodge est juste parfait! Une expérience qui prouve une nouvelle fois que la pêche du brochet reste particulière et qu’il faut toujours garder un mental d’acier pour mériter de trouver les géants dans n’importe quel milieu.

Un petit lancer du guide , ça ne fait jamais de mal!

En résumé, Pike Story – Pêche sportive en Irlande porte bien son nom ! Il faut une bonne condition physique pour profiter pleinement de son séjour car les conditions de vent peuvent être parfois raides de raides mais quel plaisir de se confronter chaque jour à de tels poissons nageant en nombre dans ces eaux. La pression de pêche y est faible et les zones diverses, variées et gigantesques!

Alors, comme dans tout nouvel endroit, laissez vous guider, faîtes confiance aux hommes sur l’eau et vous vivrez des instants magiques loin du tracas quotidien.

Stay tuned with Mother Nature

 

Et en bonus :  LE VENT … METTEZ BIEN LE SON