Nous sommes en Mars ! Et arrive enfin l’ouverture de la pêche à la truite, c’est le moment de regarnir les boîtes de leurres et de faire les bons choix.

L’impatience est telle, suite à ces longs mois d’hiver, qu’à la veille du grand jour, nous sommes encore un peu hésitants quant aux stratégies à adopter pour trouver dame fario dans des eaux encore froides, parfois chargées ou piquées et avec un débit encore important.

    Il est important de mettre toutes les chances de son côté pour séduire les truites après leur période de fraie où elles auront dépensé pas mal de force.

Dans ces conditions, nous avons souvent affaire à des poissons peu actifs, situés dans les zones calmes, en bordures ou fin de radier souvent postées vers le fond de la rivière. Les truites ne feront pas de grands écarts pour aller chercher leurs proies, mais se contenteront souvent d’une belle bouchée qui leur tomberait sous le nez.

La température de l’eau est le facteur à prendre en compte de prime abord avant de choisir son leurre. Posséder sur soi un thermomètre est presque une obligation.

 

Un petit outil à toujours posséder dans sa poche

 

 

    Faire un relevé préalable, avec une courbe des températures de l’eau 1 semaine avant la pêche est souvent un très bon indicateur de réussite et de stratégie à suivre. Globalement, si la température de l’eau ne dépasse pas les 4-5°C, les poissons seront apathiques avec de faibles fenêtres d’activités brèves. A partir de 7-8°C, nous trouverons une activité possible et certaine. Si l’eau dépasse les 9-10°C alors toutes les chances seront de notre côté pour réussir sa première journée. Mais là n’est pas le seul facteur à prendre en compte…

Pour des rivières moyennes de plaine, comme ici la Marne (25m de largeur pour une profondeur moyenne d’ 1,20m) nous rechercherons des leurres d’une taille respectable compris entre 63 et 75mm. En effet, en cette période d’ouverture, il n’est pas rare de faire de beaux poissons dépassant aisément les 40cm, recherchant désespérément une proie substantielle.

 

C’est pourquoi Paul Massard et moi-même conseillerons 4 leurres à ne pas oublier dans sa boîte pour le jour fatidique. 

 

 

Le D-Contact 72 et 63

 

    Il s’agit sûrement du leurre le plus utilisé de la gamme Smith. Les différentes animations qu’offre ce leurre en font la base de notre boite de début de saison. Radier, fosse, courant puissant, il est possible de le faire évoluer efficacement dans la quasi-totalité des postes prospectés durant les premières sessions printanières. Les nombreux coloris disponibles permettent de faire face aux différentes conditions hydrologiques, mais aussi de répondre aux humeurs des truites.

    Le coloris blanc offre une superbe alternative en début de saison avec un halo puissant dans les eaux bleutées du début de saison quant aux coloris fluos ou brillants ils permettront d’intéresser les truites dans les eaux encore piquées

Veine d’eau rapide, contre-courant et berge longée de souches, autant de postes à prospecter au D-Contact, pensez à des twitchs amples en début de saison !

 

Astuce: Prenez le temps de faire évoluer votre D-Contact dans toute la couche d’eau, avec les débits encore soutenu, laissez le partir dans le courant en le maintenant avec de petits twitchs courts puis insister sur votre berge, avec des tiréees amples vers le haut, tel un lipless. En retombant, son fort rolling, balloté dans le courant, fera sortir les truites des bordures profondes.

 

  • Choix de Paul Massard : D Contact 72 #23  et #V2
  • Choix de Bertrand Masse : D-Contact 63 type II #03 et D-Contact 63 #WH

 

 

Le D-Direct

    Leurre possédant toutes les caractéristiques du D-Contact mais avec une bavette plus longue, nous l’utiliserons pour pêcher plus profond en simple « cranking » ponctué de très léger twitchs latéraux afin d’émettre un flash de son flanc de temps à autres. Sa bavette empêche les accrochages et un wobbling plus important. Il sera le leurre ultime pour des truites situées profondément, ses rebonds sur le fond en alerteront plus d’une !

 

Une zone large et profonde où il faudra être patient et taper le fond pour faire réagir un beau poisson à l’aide du D-Direct

 

Astuce : Commencez à pêcher canne haute sur vos premiers lancers, en simple lancer-ramener entrecoupé de très légers twitchs, puis repassez canne basse en remontant le scion au contact du fond.

  • Choix de Paul Massard : #23 
  • Coloris préféré de Bertrand Masse : #33

 

 

Le Flash J-Huddle / Shad 4 et 3″

    En choisissant le Flash J (huddle ou shad) nous voulons jouer de son atout imitatif ! Monté sur tête plombée ou sur godille, il évoluera près du fond en roulant tel un petit vairon mourant. La pêche en dérive, en insistant sur les berges creuses et les contre-courants y trouvera tout son intérêt. Ne pas hésiter à poser le leurre sur le fond, puis le remonter délicatement avant de le laisser se faire emmener par le courant afin de « rouler ». Son « paddle shad » très fin émettra une nage erratique tel un poisson fuyant rapidement tandis que le « paddle huddle » procurera une nage plus naturelle.

Astuce : Le monter sur tête plombée sera un atout en cas de très forts débits pour pêcher en linéaire et tenir le courant, elle permettra aussi de poser le leurre aisément en bordure sur le fond quant à la godille, elle empêchera les accrocs sur le fond et améliorera son effet de « rouler » dans le bouillon. De plus il est possible d’armer la monture godille en hameçon simple et de modifier la plombée en y insérant un plomb en tête.

 Souvent tapies dans le fond des gros remous, le Flash-J imitera parfaitement un vairon pris dans la « lessiveuse »

 

Cherry Blood Deep 70 et 90

    Muni d’une longue bavette et bruiteur, il sera parfait pour prospecter les courants puissants de la rivière en frappant le fond. Sa sonorité sourde peut être un redoutable allié dans des conditions difficiles ! Il est aussi redoutable en dérive dans les courants. En le lançant berge opposée, on prend contact lorsque le leurre arrive en face de nous, puis on contrôle la dérive en traversant la rivière en le faisant remonter le courant.

Astuce : Laissez le courant faire travailler le CherryBlood à sa descente, le maintenir face au courant en lui relâchant la tension de temps en temps est souvent un gros atout pour décider de grosses truites difficiles.

 

  • Choix de Paul Massard : Cherry Blood Deep 90  #14
  • Choix de Bertrand Masse : Cherry Blood Deep 70 #35

 

Un courant puissant, large et régulier, parfait pour une prospection au Cherry Blood

 

 

    Bien qu’avec nos idées de stratégies et notre motivation sans faille, l’ouverture de la truite est toujours un moment hanté de doutes.

Nous reprenons la pêche après des mois d’inactivité au bord des rivières et nous avons conclu pour beaucoup une belle année de pêche. Il faudra rester humble et attentif pour trouver la satisfaction d’une première prise.

Mais il ne faut pas oublier le plus important, nous rééditons nos gestes, nos lancers, nos approches et ce jour est souvent le bon prétexte pour retrouver des amis et se replonger à nouveau dans la nature immersive.

 

Prenez votre temps, la saison ne fait que débuter.

 

 

 

 

 

Ps: Pensez à passer vos leurres en hameçons simples pour faciliter la relâche dans les meilleures conditions. Les « assist hook » seront vos meilleurs amis !

 

Pêche aux leurres : comment réaliser ses « assist hook » ?