Bonjour à toutes et tous, l’ouverture de  la truite arrive à grands pas, plus qu’un mois ! Et nous voilà déjà dans les préparatifs des cannes, moulinets, leurres …

parcours privé en Haute-Marne

 

Je rédige cet article en compilant toutes les questions qui me sont souvent posées sur les réseaux sociaux, les salons et autres. Je vais peut-être rédiger quelques banalités mais je vais m’attarder sur quelques points bien techniques qui permettent de faire un choix de matériel précis.

Ces choix, sont les miens, tirés de mon expérience personnelle, libre à vous de faire les vôtres, mais ceux-ci ont été mûrement réfléchi.

 

 1/ Tout d’abord une question qui revient tous les jours: tresse ou nylon ?

 

A cette question, je vais répondre facilement par:

 

– Nylon si vous pêchez aux Poissons Nageurs (PN), à la cuiller tournante ou spintail

Nylon oui, mais FLUO !!!

– Tresse si vous pêchez aux Leurres Souples (LS) ou aux ondulantes lourdes

Oui j’adore le vert fluo pour la truite, au moins, je vois où je passe

 

Mais, à ces affirmations, je vais ajouter les nuances. Qu’avez-vous comme canne ? Je vois beaucoup de pêcheur qui se tournent vers des cannes longues, avec action de pointe. Des cannes typées pour le carnassier light, souvent à gratter, que l’on reconverti pour la pêche de la truite aux leurres. Attention ! Si vous optez pour une ligne en tresse + bas de ligne en fluoro avec ce matériel vous obtiendrez alors un ensemble relativement réactif certes mais très « fast » et rigide. Ce choix entrainera sans doute bon nombre de décroches, de frappes rapides inférables et des combats brutaux pour nos amies pointées…

Il est alors important de varier les matériaux dans ce cas précis en allongeant un bas de ligne en nylon par exemple afin de compenser la raideur de la canne + tresse. La pêche n’en sera que plus confortable.

Pour rester sur la tresse et son non-choix pour l’utilisation de PN, c’est en observant précisément l’animation infligée aux leurres avec une ligne raide comparée à celle en nylon que la conclusion est venue sans appel ! La tresse bride la nage des poissons nageurs. Le fait d’être en contact instantané et constant avec son PN, supprime l’effet « feuille morte » , très prenant. Aussi, nous aurons  tendance à tirer d’avantage sur le leurre. Il descendra trop rapidement le courant lors des pêches amont ou 3/4 amont. Mais encore, nous aurons du mal à le laisser aller dans la couche inférieure d’eau alors que les truites sont tapies sur le fond et ne feront pas l’effort de monter de 30cm. Et pour finir, lorsque l’on ramène notre leurre sur la bordure, l’élasticité du nylon au relâché permet de faire glisser notre PN dans les berges creuses. Il faut savoir qu’en ce début de saison, un passage trop rapide ne permettra donc pas au poisson d’avoir le temps nécessaire pour prendre le leurre.

De plus, sur une pêche aval et par courant soutenu, le nylon agira comme un tampon lors du combat et évitera souvent à la truite de se décrocher en s’abîmant la gueule.

 

 

Pensez aux assists hook !

http://massefishing.fr/2017/12/18/peche-aux-leurres-realiser-assist-hook/

 

 2/ Le choix de la canne. 

 

C’est souvent la 2ème question à laquelle faire face.

Il faut être réaliste, quand on pêche la truite à l’année, il n’existe pas une seule canne magique sur toute la saison et pour toutes les techniques. Personnellement la plus polyvalente des cannes que l’on peut trouver actuellement sur le marché est la Smith Saluco TSS64. Capable de twitcher de beaux PN, d’animer précisément une cuiller tournante ou compenser le cranking ou la cuiller ondulante. Cependant, elle trouvera sa limite dans l’utilisation des LS.

Pour bien choisir sa canne il faut se poser les bonnes questions:

– Petites, moyennes ou grandes rivières ?

– Vais-je pêcher essentiellement du bord ? En wading ?

– PN, cuiller, LS ?

Voici les 3 choses qui rentrent en compte.

A chacun son choix et son ressenti, mais pour ma part, je préfère les action moderate/fast, les cannes qui possèdent du nerf au lancer, de la résilience aux twitchs et une belle courbure au combat pour prendre le maximum de plaisir lors des animations, des lancers précis et surtout assurer mes prises. Les actions dîtes « fast » et de pointe type à gratter sont vraiment à laisser à la recherche des carnassiers, à moins que vous ne vouliez ne pêchez qu’aux leurres souples toute votre saison, mais ça serait dommage !

Grands poissons nageurs à utiliser en dérive … canne longue avec action de pointe : Dragonbait Trout LX 7’4

 

Rivière large et encombrée, courant soutenu mais peu profonds… Smith Lagless Boron 63 pour twitcher et toujours avoir le contrôle sur mon D Contact 63

 

Petite rivière, pieds dans l’eau et faible profondeur. Twitchons à tout va un D-Incite grâce à la résilience de la Be Sticky

 

3/ Quels leurres choisis-tu pour ton ouverture ?

 

Pour cette période bien précise, je pense ma pêche. Mon choix de leurre va donc être en fonction du positionnement logique des poissons et du débit des rivières. Au mois de mars, les températures encore fraîche de l’eau laisse encore les poissons apathiques. En plus de privilégier les coups de midi et les zones ensoleillées. Il faudra penser que nos chères truites, seront principalement situées dans la veine centrale du cours d’eau, bien au fond, derrière le moindre petit obstacle lui donnant une zone de confort ou elles seront tapies dans les berges creuses, loin des tumultes de la rivière. Une chose est sûre, elles n’iront pas faire des mètres pour venir chercher votre leurre et encore moins monter en surface pour le gober!
Pensez donc à vous armer de leurres très denses, des leurres qui vont venir taper sur le fond pour déranger ces belles. Personnellement la dérive au PN (D-Contact 72) me rapportent toujours de superbes truites en début d’année, tout comme l’ondulante (DS Line 6,5g) qui permet de jouer sur le côté brillant.

N’oubliez pas quelques crankbait comme le D-Direct pour venir à coup sûr frotter le fond et les leurres souples si vous voulez pêcher lentement.

 

Très prenante pour les premières semaines de la truite, l’ondulante est trop souvent délaissée

 

 

Pour résumer

 

Il faut penser que la pêche de la truite aux leurres est une technique à part entière. Qu’elle nécessite, en plus d’une excellente connaissance du milieu et d’un sens de l’eau prononcé, un matériel spécifique. Vous me direz aussi, qu’une bonne cuillère, du nylon, une canne et un moulinet feront l’affaire… en effet, si vous voulez vous limiter à lancer/ramener simplement.

Cette technique offre une multitude de possibilités de pêche. Et il faut être conscient que prendre plaisir dans ce que l’on fait, comprendre et sentir sont autant de satisfaction que la prise d’une belle truite. Le matériel est devenu complexe, pointu à force de recherches et de technicité des matériaux. La truite aux leurres n’en est pas exclue bien au contraire ! Et faire le meilleur choix dans sa canne, sa ligne, son moulinet ou son leurre est signe de travail et de compréhension de la pêche.

 

Je reste ouvert à toutes questions! Ces quelques lignes étaient pour instaurer une prise de conscience des pêcheurs et mettre à plat quelques questions qui reviennent souvent.

 

Bonne préparation à vous.